L’énigme M Pokora….

Je ne saurais dire depuis quand j’aime celui qu’on nomme à la scène M Pokora, Matt pour certains, mais que je me prends souvent à appeler simplement « Matthieu », car après tout c’est un bien joli prénom qui se suffit à lui-même….

Sans doute qu’il fait partie de ceux qui comptent pour moi depuis bien longtemps. La trentaine dépassée, certains d’entre vous diront peut-être avec un sourire en coin que ce n’est plus de mon âge. Moi je dirais plutôt que je lui suis fidèle depuis la vingtaine, que somme toute lui aussi a dépassé les trente ans, que je n’ai pas vu le temps passer et qu’il a su faire en sorte de me garder présente…et parce que parfois tout n’a pas besoin de s’expliquer.

Alors bien sûr, il faut savoir, lorsque je veux « le retrouver », passer outre les hordes de jeunes filles en fleur toutes enamourées de ce garçon blond devant lequel elles s’époumonent, deviennent rouge pivoine ou s’évanouissent, à tel point qu’elles en sont pour moi aussi un spectacle à observer, un sujet sociologique à examiner.

Car il faut dire que de mon côté, je suis plutôt du genre discrète et que j’ai au fil du temps appris à nourrir pour lui une forme de bienveillance et d’affection, mêlée bien sûr à de l’admiration. Mon entourage – au grand dam de mon chéri parfois – pourra témoigner de  ma fidélité à son égard, quoi qu’il fasse, quels que soient les chemins – même déroutants – qu’il emprunte pour tenter de surprendre son monde. Mais ces années passées me permettent aussi de rester lucide, quelquefois gentiment critique lorsqu’il s’égare un peu. Je reconnais ses forces immenses, ses innombrables qualités, mais je crois pouvoir maintenant aussi entrevoir les failles qu’il s’applique pourtant à cacher.

Et je crois que c’est ça qui me plaît dans ce lien – unilatéral – que j’ai tissé avec lui. Me dire qu’au fond, derrière les strass et les lumières de la célébrité, il est juste un mec dans la trentaine comme les autres, qui vie sa vie et veut juste s’épanouir pour être heureux comme tout le monde. Qui aime la musique, le foot, sa famille, sa bande de potes et partir (pas souvent) en vacances…

Pas différent de nous donc ? Pas différent non, mais singulier parce qu’il sait mieux que personne faire des étincelles et mettre de la lumière dans les yeux de celles (et ceux) qui le suivent.  Singulier aussi dans l’énergie qu’il dégage sur scène, dans l’implication et le travail qu’il produit tous les jours, dans la perfection qu’il cherche à atteindre. Singulier dans ses looks, dans ses tatouages, dans ses fringues et ses sneakers (qu’on adore souvent). Singulier dans la frénésie qui l’entoure, dans le rush continu qui dicte ses journées.

On perçoit chez l’intéressé une envie de bien faire, de se surpasser et d’impressionner qui force le respect. On reste d’ailleurs bouche bée face au show qu’il produit chaque soir à l’occasion du MyWay Tour. On adore la mise en scène, les arrangements musicaux très funky, ses déhanchés sexy (oui, on ne va pas se le cacher : il est canon !) et la puissance qui se dégage de ce spectacle. Et lorsqu’il entonne un medley des standards américains des 70’s on se dit que c’est ce qui lui va définitivement le mieux ! On aimerait donc qu’il se risque à tenter l’aventure une nouvelle fois, chanter en anglais en véritable performer qu’il est déjà. Sans doute que lui en aurait très envie mais qu’il n’ose peut-être pas se lancer, de crainte de revivre le demi-échec d’il y a quelques années (but, yes you can !).

D’ailleurs, c’est un sentiment qu’on ressent très fort lorsqu’on observe Matt de plus près : cette peur de décevoir son public, que ses fans ne soient plus autant au rendez-vous et que tout s’arrête, lui qui avoue souvent « ne rien savoir faire d’autre »…Sous sa tignasse peroxydée (vivement le retour au naturel ;)) et sa cuirasse dorée signée Jean-Paul GAULTIER, l’armure se fend parfois. En le regardant, on lui trouve le visage émacié, la silhouette (un peu trop) amincie. Et là, au milieu de ce spectacle impressionnant, plein de spots et de feux d’artifices, on se prend quelques petites secondes à s’inquiéter pour ce héros robin des bois…

Au final, même si on le sent heureux comme un poisson dans l’eau, galvanisé par les cris et les applaudissements et bien dans ses baskets là où il est, on se demande pourtant si à trop vouloir nous faire plaisir, il n’en oublie pas un peu  de se faire plaisir à lui aussi. Alors, à titre de conclusion, voilà ce que j’aimerais pouvoir lui dire : Une fois cette méga tournée 2017 terminée, qu’il ne culpabilise pas de penser un peu à lui. Qu’il n’ait pas peur de retrouver une forme de sérénité, sans apparaître sur les radios, les écrans télés et les réseaux sociaux en permanence. Qu’il s’autorise à être lui-même, un peu moins parfait et qu’il ne s’épuise pas à s’éparpiller dans de multiples sollicitations. Qu’il redevienne Matthieu durant quelques longs mois et qu’il prenne le temps de trouver les bonnes chansons – les siennes- et  surtout qu’il n’ait aucune crainte: au bout du chemin, quelle que soit la route qu’il aura décidé de tracer, ses fidèles seront là, heureux de retrouver celui qui leur aura manqué et qui fait définitivement partie de la famille.

©lesfillesetincelles 2017

 

 

 

 

 

 

Julien, l’a-Doré !

 

Je reviens du concert de Julien Doré à l’Arena de Genève, les oreilles et les mirettes toutes à la joie du moment passé en (presque) tête-à-tête avec lui…à tel point que je me suis dit que ce Coco méritait bien que je m’attarde un peu sur son cas avec vous…

Comment vous l’expliquer ? Julien Doré et moi, on ne peut pas dire que ça ait été le coup de foudre au premier regard…ni à la première écoute. Lorsqu’il apparaît sur nos écrans de télévision dans une célèbre émission de télé-crochet et plus tard lorsqu’il fait paraître ses deux premiers albums, je n’accroche pas…du tout. Je trouve même à ce jeune homme un petit côté exaspérant, cet air qui semble nous dire « Eh, regardez, je fais mon intéressant, je chante des chansons de lolita, vous trouvez ça avant-gardiste, je vous souris en coin  mais en réalité je me fous de vous… »

Ce côté volontairement voire forcément décalé me passe à des kilomètres au-dessus. Pendant longtemps, je ne comprends pas ses chansons, son Bichon, ses Kiss Kiss et autres Ersatz. Et on ne parlera même pas de la barrette dans les cheveux – que  lui-même ne doit plus comprendre aujourd’hui d’ailleurs !

Et ainsi j’ai vogué bien loin de l’univers de Julien Doré durant des années, imperméable aux amis qui me disaient que c’est pourtant vachement bien ce qu’il fait l’garçon…!

Alors avec tout ça, je ne vous dis pas la mini révolution lorsque, dans ma voiture,  j’entends pour la première fois « Paris-Seychelles ». D’abord accrochée par le refrain entraînant, je monte le volume pour tenter de deviner qui se cache derrière ce morceau prometteur…et là, bim ! damned ! Je reconnais la voix de ce cher Julien…Aussitôt, je me questionne : quoi ? comment est-ce possible ? aurait-il enfin grandi et fini de rigoler tout seul de ses pitreries ? Ce morceau est bon, très bon, tout ce que j’aime ! Re-damned…! Le Julien vaudrait-il la peine d’être écouté sérieusement ?!?

J’ai donc écouté, attentivement, studieusement, me disant que c’était sans doute moi qui devait me remettre en question. Et au final, j’ai aimé, beaucoup, extraordinairement beaucoup ! Il a enfin capté mon attention, j’ai enfin perçu l’univers, même si je n’ai pas encore totalement percé tous les mystères.

On peut donc dire que ce fut LØVE « at second sight » entre toi & moi, Julien ! Mais désormais j’ai embarqué sur ton bolide et je suis prête à te suivre là où tu emmèneras ton public…

Il faut dire en effet qu’accepter de suivre Julien Doré, c’est la promesse de faire de nombreux et beaux voyages, celle de découvrir des contrées nouvelles, proches ou lointaines, de respirer les embruns marins et lacustres, de sillonner les grands espaces en espérant y croiser loups, corbeaux, lionnes et apaches. Suivre Julien Doré, c’est aussi se déhancher sur la plage, humer le parfum des magnolias et des roses, susurrer des mots d’amour en italien, écouter le bruit des rivières, accepter le silence des montagnes et s’arrêter parfois pour se lover dans un cocon douillet ou rêvasser assis sur une chaise à bascule.

Julien Doré, c’est la promesse d’un monde poétique, entre moments légers et torturés, romantiques et rock’n roll, éphémères et tatoués. Aimer Julien, c’est enfin  la promesse d’escapades cheveux au vent, de sourires ravageurs et de temps suspendus à sa voix qu’on adore entendre murmurer à nos oreilles.

©lesfillesetincelles 2017